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"Un enterrement et quatre saisons", de Nathalie Prince



Dans son roman très touchant et optimiste, Nathalie Prince évoque les étapes du deuil.


Sur quatre saisons, on partage les moments de la vie d’une femme après la perte de son époux. Comment on continue à avancer quand la vie nous a amputé de l’être aimé, de la personne avec qui on ne forme plus qu’un depuis de nombreuses années, avec qui on s’est construit et on a construit une vie? Notre vie s’étant mise sur pause, on oublie pendant quelques temps, que celle des autres continue et particulièrement la vie administrative. Car oui pour vendre une voiture et changer le nom sur la carte grise, il ne faut plus passer plusieurs heures dans la queue de la Préfecture mais avoir un compte ANTS et ainsi avoir les codes de connexion à partir de sa déclaration fiscale ou de sa carte vitale. Et voilà, notre auteure, pleine de patience et de volonté, se rendant au centre des impôts, puis à la sécurité sociale, pour entendre qu’il y a un problème avec son numéro de sécurité sociale et qu’il faut juste quinze petits jours pour que le problème soit résolu !


Les larmes et le rire s’entremêlent à travers les pages. Des passages sont très émouvants. D’autres sont, au contraire, amusants. Notamment, quand l’auteure nous raconte ses méandres avec les élus de sa commune pour la pose d’une clôture sur la tombe de son époux ne respectant pas le règlement imposé pour six petits centimètres !


Ces chapitres sur les « joies de l’administration » et leur non-délicatesse dans les moments douloureux, rendent ces passages très drôles.


J’ai beaucoup aimé le passage des saisons décrit par ces moments de vie quotidienne et surtout par la floraison des fleurs et arbustes plantés sur la tombe de son époux et qui s’ouvrent et se referment au gré des mois qui passent. Chaque plante a sa saison et vient chacune son tour, habiller ce nouveau carré de terrain. Choisir de donner vie à cet endroit souvent très froid est une très jolie image qui m’a beaucoup émue.


C’est un roman intime, l’histoire d’une femme forte qui continue à s’accrocher à la vie, qui utilise l’humour et l’écriture pour continuer d’avancer. C’est un très bel hommage à l’être aimé.


Bien que ce livre parle d’un sujet douloureux, il est plein de vie et de poésie. On ressort de ce roman, plein d’énergie, de rire et d’optimisme.


Ce roman est une ode à l’amour et à la vie.


Les passages du livre qui m’ont touché :


« On croit qu’on les élève, les enfants, mais ce sont eux qui nous élèvent. »


« Je regarde mon petit circuit sur l’écran. On dirait un ver de terre écrasé. Un trait, une toute petite boucle et encore un trait. Un calligramme d’Apollinaire. Dessiner en courant. Ecrire un vers. Et un nouveau record. »


« Comme quoi, faut vraiment faire ses propres expériences pour savoir de quoi on parle. »


« Personnellement, ça ne me dérange pas du tout de ne plus voir le monde tel qu’il est, et le flou qui m’habite me convient très bien. Je navigue à vue. Je suis une aventurière. »


« Mais quand on est heureux, on ne prend pas de notes. On prend parfois des photos. Mais on ne peut pas photographier le bonheur qu’on a dans le cœur. Si l’on avait de quoi mesurer le bonheur, les hommes seraient peut-être plus heureux. Ils sauraient qu’ils doivent s’arrêter, profiter, jouir au lieu de courir. Ils sauraient qu’ils doivent garder tel ou tel moment en mémoire pour les jours où ils en auront besoin. Pour faire des provisions de bonheur. S’en mettre plein les joues et plein le cœur. On ne fait jamais d’indigestion de bonheur. »


« Mais apprendre à vivre, n’est-ce pas là une sacrément belle aventure ? Demain est un autre jour. »


« Moi, au moins, j’essaie de soutenir l’éclat du soleil.

Et je ne parle pas.

J’écris. »


Et vous, quel passage vous a parlé ?

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